En France se déroulait au début du XXe siècle (vers 1920) ce qui peut être considéré comme les premières compétitions de triathlon. En effet sur les bords de Marne à Joinville-le-Pont, en banlieue parisienne, « les Trois Sports », c’est le nom de ces épreuves, ont lieu les dimanches d’été. La natation est souvent remplacée par le canotage. La convivialité et l’esprit sportif font de ces épreuves un rendez-vous des amateurs d’efforts combinés. Au début des années 1940 apparaît à Poissy toujours en banlieue parisienne, des triathlons appelés « Course des Débrouillards » puis « Course des touche à tout ». Le manque d’ambition, malgré la bonne humeur, entraîne la disparition de ces épreuves.
En 1934, la course des trois sports est à La Rochelle le moment le plus insolite de l’année. Il s’agit de traverser le chenal à la nage soit environ 200 mètres, de parcourir dix kilomètres à bicyclette, du port de la Rochelle au parc de Laleu, quartier situé plus au nord, et enfin d’avaler trois tours de piste, soit 1 200 mètres sur le stade André-Barbeau.
Il faudra attendre mai 1975 pour voir réapparaître aux É.-U. le premier triathlon moderne à Fiesta Island près de San Diego en Californie. Sur une distance de 450 mètres en natation, 8 km à vélo et 8 km en course à pied s’affrontent des Californiens adeptes d’une culture basée sur le multisport et le fitness.
Mais le grand Big Bang du triathlon viendra d’Hawaii. En 1977 dans le bar « Le Primo » à Honolulu, John Collins, Capitaine de Vaisseau Vétéran de l’US Navy, lance un défi aux cadets de la Marine qui viennent de battre son équipe de Vétérans dans un relais, l’Oahu Perimeter Relay Race. Il leur propose d’enchaîner 3 épreuves parmi les plus dures d’Hawaii : la Waikiki Rough Water Swim (3,9 km de natation), l’Around Oahu Bike Race (179 km de vélo), le Marathon d’Honolulu (42,195 km de course à pied). Le 18 février 1978, 15 candidats s’élancent dans cette folle aventure pour le titre « Ironman » (homme de fer). Le premier à franchir la ligne d’arrivée fut Gordon Haller en 11 h 46 min 58 s. Ils seront 12 à terminer l’épreuve. Le triathlon a construit sa légende.
Franchissant l’Atlantique, cette discipline révolutionnaire conquiert l’Europe du Nord (Pays Bas, Belgique, Allemagne de l’Ouest) en 1981. Cette vague sportive s’étend à la France, plus précisément par la Côte d’Azur avec Nice en 1982. Les images « chocs » produites par Antenne 2 révèlent ce sport au grand public. Certains inconditionnels des activités traditionnelles crient « aux fous », mais ces sportifs vont créer de nouveaux adeptes.
Le triathlon rompt avec les habitudes, l’enchaînement de ses trois composantes va à l’encontre de toute logique physiologique. En fait, il sort des sentiers « battus » que sont les stades et les piscines et porte un label qui peut paraître mythique : « made in U.S.A. ». C’est ainsi que chaque année se déroulent à Hawaï les championnats du monde Ironman qui regroupent 1 800 compétiteurs, âgés de 18 à 80 ans originaires de plus de 50 pays. Chaque année ce sont plus de 50 000 athlètes qui tentent de se qualifier. Le record de l’épreuve est détenu chez les hommes par le Belge, Luc Van Lierde en 8 h 4 mn 8 s (établi en 1996), et chez les femmes par Paula Newby-Fraser en 8 h 55 mn 28 s (1992). Le record absolu sur une course Ironman est détenu par Luc Van Lierde en 7 h 50 mn 27 s.
Le triathlon est devenu sport olympique en 2000 à Sydney. C’est la version « Courte distance » (1500 mètres de natation – 40 kilomètres à vélo puis 10 kilomètres de course à pied) qui est choisie comme support de la course olympique. Cet enchaînement 1500/40/10 est parfois depuis appelé « DO » (Distance Olympique) en lieu et place du toujours très usité diminutif « CD » (Courte Distance). Comme sur la majorité des courses de haut niveau utilisant de courtes distances (grands prix de D1 en France, manches de coupe du monde) le drafting, ou « aspiration abri » en français, est autorisé sur la course olympique : la partie cycliste de la course ne se déroule pas sous forme d’un contre la montre individuel, et les coureurs ont le droit de profiter de l’aspiration produite par un concurrent placé devant. En pratique cela se concrétise par la formation de pelotons.
Source: Wikipedia